STERILITE OU INFERTILITE ?

Selon Liz Greene, « un thème est une carte illustrée de la part de substance de base qui vous a été en quelque sorte donnée à la naissance, avec une petite annotation disant : “Fais ce que tu pourras de tout ça.” »

On confond souvent stérilité et infertilité, faire la différence entre les deux, permet de mieux comprendre l’expérience vécue par les personnes qui y sont confrontées et les répercussions décisives sur leur avenir, leur vie affective, leur féminité ou virilité. En effet la stérilité renvoie à l’impossibilité physiologique de concevoir un enfant et par conséquent aucune solution médicale ne peut être envisagée ; tandis que l’infertilité définit plutôt une difficulté plus ou moins sérieuse de concevoir un enfant, surmontée ou non, par un recours médical.

Faire face à une impossibilité biologique, oriente le couple vers une évolution de son projet d’enfant, par exemple envisager l’adoption ou bien renoncer au projet. Dans le cas de l’infertilité, l’espoir d’avoir un enfant biologique demeure, cet espoir est confié entre les mains de la médecine, sur une ou plusieurs années et son accomplissement n’est pas garanti.

Le diagnostic de stérilité est brutal, il tombe comme un couperet, personne n’est préparé à l’entendre d’autant plus qu’il survient le plus souvent, suite à l’affirmation d’un désir d’enfant. Il faut apprendre à intégrer cette déficience comme une part de soi, sans altérer l’estime de soi-même, de son identité sexuelle, apprendre à reconfigurer sa place dans la généalogie familiale, à affronter le regard social, et reformuler son projet de vie, avec ou sans enfant.

L’infertilité pose d’autres questions, il s’agit de s’engager entièrement dans un processus long et incertain, de maintenir le cap avec constance et énergie malgré les attaques mentales du doute, du découragement, d’une dérive obsessionnelle voire une détérioration de la vie de couple, en tous les cas le coût moral du parcours est conséquent et parfois équivalent à celui des personnes confrontées au diagnostic de stérilité.

Un thème natal est un bon outil d’investigation pour interroger l’une ou l’autre problématique. Les thèmes présentés ici, sont ceux de deux femmes ayant traversé l’ensemble du protocole médical proposé en cas d’infertilité, pour l’une (carte B) il a abouti à la naissance d’un enfant, pour l’autre (carte A) il a échoué.

Carte A

thème infertilité

Carte BThème infertilité0001

Les significateurs astrologiques de la fécondité sont, chez la femme, la Lune, Neptune, Pluton et on étudie également la position de Jupiter, significateur des enfants. On constate que dans la carte A, la Lune est en position forte en Cancer, en conjonction avec le Soleil, d’où l’absence de stérilité, elle se situe en maison 8 (maison où l’on expérimente la perte, le deuil), on en déduit que la fécondité est liée à la mort, les grossesses se soldent par des fausses-couches. Cette Lune est carrée à Uranus [significateur des opérations chirurgicales], les interventions chirurgicales intentées pour aider à la procréation, ont échoué. Ces informations sont confirmées par la maison 5, secteur de la procréation dans le thème, maison située en Bélier, un signe peu fécond sans être stérile. La planète maîtresse de cette maison, Mars, est située en Lion (signe stérile) et en maison 8, ses aspects à Mercure et Neptune n’inversent pas la vapeur, les multiples grossesses ne débouchent pas sur une naissance.

Pour la carte B, c’est une toute autre configuration, la Lune est certes en Lion (signe stérile), en maison 3, une maison en analogie avec le signe du Gémeaux, signe stérile, et en aspects conflictuels avec Mars et Jupiter, d’où les difficultés, l’énergie immense dépensée, et la longue attente (de nombreuses années) avant la naissance d’un enfant ; cependant la Lune reçoit des aspects favorables de planètes propices à la fertilité : Pluton, Neptune. La maison 5 étant en Balance, il faut voir où se situe la planète maîtresse, Vénus en l’occurrence, elle est en maison 6, ce qui indique des soins médicaux en rapport avec la procréation. Vénus en Sagittaire, est bien aspectée par la Lune et Neptune, ce qui augure d’un beau dénouement. La maison 5 est occupée par Pluton en trigone à Jupiter, promesse de fécondité tenue sur le tard car Pluton est en conflit avec Saturne situé à l’Ascendant, ainsi que par la conjonction Uranus-Soleil, promesse tenue par l’intervention de la médecine procréative.

Il ne s’agit pas d’établir un pronostic médical à partir de données astrologiques, encore moins de dresser un constat définitif au sujet de l’infertilité ou de la stérilité d’une personne car elle n’est jamais prisonnière de son thème, « rien n’advient dans la vie d’un homme qui ne trahisse ce qu’il porte en lui », Liz Greene. Pour appréhender correctement une carte natale, il faut se brancher sur la réalité et l’expérience intérieure de la personne, ses aspirations, ses valeurs, ses frustrations, ses rejets, c’est à partir de cette base que l’on peut produire une synthèse des énergies harmonieuses ou contraires, activées dans un thème.